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Après 40 ans d'investissements dans le développement d'une filière énergétique nationale, le résultat est là. Pour la première fois en 2008, les automobilistes brésiliens ont acheté une plus grande quantité (en litres) d'éthanol que d'essence, a annoncé l'Agence nationale du pétrole (ANP). Même si le niveau de vie est loin de celui de la France, pour un pays de plus de 180 millions d'habitants, le fait est impressionnant. Le ministre de l'économie peut s'en féliciter. La production d'éthanol fait travailler des dizaines de milliers de gens, et elle crée des richesses locales. L'éthanol est une affaire qui marche ! D'un point de vue écologique ensuite, les techniques employées sont très loin de celles des biocarburants de seconde génération, mais parce que la matière de base est la canne à sucre, le rendement est excellent. On ne peut cependant négliger de voir le mauvais côté des choses. Qui ne sont pas dans les mauvaises conditions de travail des employés sur les champs de canne à sucre. La vie des mineurs et des femmes de ménage n'est pas plus gaie, ni plus rémunératrice. C'est de la déforestation, des atteintes à la biodiversité et du lessivage des sols par la culture intensive qu'il faut évoquer.
Il est cependant très, très, difficile d'accuser uniquement les biocarburants. Oui, le Brésil est un énorme producteur d'éthanol à partir de la canne à sucre, mais des millions de français vont boire aujourd'hui du café brésilien, et tous les supermarchés d'Europe vendent du jus d'orange brésilien. Le Brésil est le second producteur mondial de soja, et il est aussi un leader du riz. Ses recettes par les exportations de produits agricoles sont en hausse continue depuis des années. Les biocarburants concentrent presque toutes les critiques, mais qu'on les supprime demain, une autre culture les remplacera sans aucun avantage pour l'environnement, avec l'exportation pour faire rentrer des devises comme objectif unique. Le Brésil a bien de la chance d'être parvenu à un tel niveau d'auto-suffisance énergétique, et les brésiliens en sont fiers. Mais la baisse du pétrole et la crise économique mondiale font que cette saison, plusieurs millions de tonnes de canne à sucre ne seront pas récoltées. Cela permettra de faire apparaitre les exportations massives commes les vrais responsables de la déforestation de l'Amazonie, tant mieux.
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